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IX

DANS L’UELÉ

Le rhino blanc
Faradje, 5 mars 1929.

Le rhinocéros blanc, très différent de l’espèce noire, est un animal énorme, le plus grand des mammifères terrestres après l’éléphant : il peut atteindre au garrot un mètre quatre-vingt à deux mètres de hauteur. Sa peau est d’un gris blanchâtre, et il porte sur le nez deux énormes défenses cornées, dont la première, longue et mince, va quelquefois jusqu’à un mètre de longueur, tandis que la seconde, plus courte, est généralement aplatie et émoussée. Il y a une trentaine d’années on croyait que le rhinocéros blanc avait été entièrement exterminé dans toute l’Afrique, et qu’il n’en existait plus que quelques rares exemplaires au sud du Zambèze. Aussi fut-on très étonné d’apprendre vers 1900 que des chasseurs anglais, battant les rives du Haut Nil, dans l’Enclave du Lado, allaient rencontré et tué plusieurs de ces grands rhinocéros, et des expéditions plus récentes en firent découvrir encore dans le coin nord extrême du Congo qui se trouve resserré entre le Bahr-el-Ghazal (Soudan Anglais) au nord et à l’est, tandis qu’au sud, c’est la Dungu, affluent de l’Uelé, qui limite le territoire où l’on a la chance d’en rencontrer.

J’étais très désireux de voir de près un de ces animaux dont la rareté fait tout le prix, et à notre arrivée à Faradje, mon premier soin fut de confier mon vœu au Baron van Zuylen, qui comme Administrateur de la région pouvait seul en assurer la réalisation. Il se mit aimablement à notre