Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/244

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tout d’un coup une batterie aboyant du milieu d’un buisson bien camouflé.

Mais le major Parker, qui voyait ces choses tous les jours depuis trois ans discourait sur un de ses thèmes favoris :

— Le soldat, Aurelle, est toujours roulé par le marchand et le politicien. L’Angleterre paiera dix mille livres par an un avocat ou un banquier ; mais quand elle trouve de splendides garçons comme moi qui lui conquièrent des empires et qui les lui conservent, elle leur donne tout juste de quoi nourrir leurs poneys de polo… Et encore…

— C’est bien la même chose en France, commença Aurelle, mais la voiture s’arrêta brusquement sur la place de l’église d’un village de cauchemar, et il reconnut H…

— Pauvre vieux village, qu’il a changé ! dit-il.

L’église, honteuse, laissait maintenant voir sa nef profanée ; les rares maisons encore