Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/71

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— Oh ! non, sir, par pitié, je vous accorde un rag-time, si vous tenez absolument à faire grincer cette damnée machine.

— Pas du tout, docteur, vous ne m’aurez pas à si bon compte. J’exige Finzi Magrini… Allons, Aurelle, soyez le bon garçon, et souvenez-vous : vitesse 65… et n’égratignez pas mon disque… Padre, vous avez la parole pour l’histoire de votre premier lion.

— J’étais à Johannesburg et désirais vivement faire partie d’un club de chasseurs où je comptais beaucoup d’amis. Mais les règlements exigeaient que tout candidat eût tué au moins un lion. Je partis donc avec un nègre chargé de plusieurs fusils et, le soir, me mis à l’affût avec lui, près d’une source dans laquelle un lion avait coutume de venir boire.

Une demi-heure avant minuit, j’entendis un bruit de branches cassées et au-dessus d’un buisson apparaît la tête du lion. Il nous