Page:Maurois - Les bourgeois de Witzheim, 1920.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Tenez, m’a dit M. Tubinger, vous tenez-là une des clefs de nos sentiments à leur égard. Quand ces gens-là nous ont envahi, après 70, leur misère grossière, leur avarice ont choqué même nos paysans. Nous ne sommes pas des délicats, mais nous savons ce qui est bon. Nous avons senti que nous appartenions à une civilisation plus ancienne que la leur. On peut dire que c’est là un orgueil assez vain ; on peut dire que la jeunesse est un beau défaut et que souvent dans l’histoire du monde des races barbares ont subjugué des empires plus affinés, mais vous n’empêcherez pas qu’à nos yeux, avec toute sa puissance industrielle, l’Allemand sera toujours un parvenu.