Page:Maurois - Les bourgeois de Witzheim, 1920.djvu/54

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révéla l’usage, et M. Roth me raconte l’arrivée des Français à Witzheim :

— C’était quelque chôsse de vraiment bien… On avait décoré la rue du Marché d’un arc de triomphe avec une inscription : Salut, à nos frères ! J’avais appris la Marseillaise à la musique des pompiers et aux enfants des écoles. Tous les vétérans étaient là, avec leurs médailles et leurs cylindres…

— Wos ? Cylindres ? interrompt Deck… En français on dit gibus.

— Pour moi, dit Mme Deck timidement, cela a été comme le jour de mon mariage : un instant pour lequel il semble qu’on ait vécu toute sa vie. Quand ces soldats bleus ont défilé, quand ces clairons ont joué, j’ai cru encore avoir dix-huit ans.