Page:Maurois - Les bourgeois de Witzheim, 1920.djvu/55

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Elle s’arrête, rougit et continue :

— Seulement, que voulez-vous, c’est comme dans tous les mariages. Après les premiers jours on s’aperçoit que le mari n’est pas tout à fait aussi parfait que le fiancé.

— Comment ? s’indigne son mari… Wos ? Ça, c’est un peu fort : dies isch dorr zu achrik.

Madame se défend, éplorée :

— Ecoute, Joseph, on s’habitue vite aux défauts… on finit même par ne plus pouvoir s’en passer… mais enfin on a un homme, on n’a plus un rêve.

Je murmure, pour M. Tubinger :

— « Il peut y avoir de bons mariages : il n’y en a pas de délicieux ».

— Très juste, dit-il. Pendant quarante-