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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/281

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suite du plan delcassé

militaire sur laquelle repose toute diplomatie. Il avait et souillé et laissé souiller cette épée française. qu’il feignait de brandir et de faire briller afin d’étonner le Prussien. Son rôle dans l’affaire Dreyfus est d’un criminel. Il ne faut pas dire que cette affaire est bien antérieure à la politique malheureuse de M. Delcassé, car le cabinet Combes l’a reprise en 1903, et M. Delcassé, ministre au moment de la première revision, l’était également au début de la seconde, à laquelle il ne s’est jamais opposé. On ne peut donc pas oublier qu’en 1899 ce fut « d’ordre de M. Delcassé », que le métèque Paléologue[1] comparut le 29 mars devant la Cour de cassation et accusa l’État-Major général de l’armée française d’avoir produit un faux devant cette Cour. Or, ce faux était la transcription d’une pièce parfaitement originale : la minute en

  1. Tel patron, tel client. De même qu’en 1904 M. Delcassé n’a rien su, rien vu des préparatifs japonais, ses fameuses intelligences à Londres ne lui ayant permis de rendre aucun service à notre alliée de Saint-Pétersbourg, de même en 1908 ce fut l’ancien mandataire de M. Delcassé devant la Cour de cassation, c’est le porteur et le défenseur du « faux Delcassé », c’est M. Maurice Paléologue, ministre de la République française à Sofia, qui n’a rien su des graves événements qui devaient aboutir à créer le royaume des Bulgares. Ce diplomate apparut incapable. Un journal juif a touché un mot des déboires orientaux de ce Parisien mâtiné de valaque ou de byzantin. Outre que personne n’est prophète dans son pays, il y a un dicton qui court : Dreyfusien, propre à rien, et la qualité de métèque y change peu de chose. — M. Paléologue, devenu en 1912 le lieutenant de M. Poincaré au quai d’Orsay, n’a pas brillé davantage dans le règlement des incidents franco-italiens en Méditerranée, ni dans les interventions balkaniques.