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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/289

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« humiliation sans précédent »

un autre accident, la gifle de Syveton, qui, tout à la fin de l’année, eurent raison du général André. C’est l’année suivante, en janvier, que fut congédié M. Pelletan, destructeur de notre marine. Jusque-là donc nos flottes et nos régiments étaient administrés par leurs ennemis naturels, Le général de Négrier avait donné sa démission d’inspecteur d’armée quelques mois auparavant, parce que, disait un de ses rapports[1], « on croit que la froniière de l’Est est couverte, et elle ne l’est pas ». Qu’importait ! Le roi d’Italie et le roi d’Angleterre nous faisaient des visites ou nous en annonçaient. Tous les sots du pays faisaient escorte à M. d’Estournelles de Constant, qui leur prêchait l’évangile du pacifisme. Après trente-

  1. M. Louis Dausset, dans la Liberté du 6 avril 1906, a publié la note suivante, signée du général de Négrier, et relative aux événements de 1904-1905 :

    « Mon rapport sur la situation à la frontière a été remis par moi-même au cabinet du ministre le 23 juillet 1904, à 5 h. 45 du soir.

    « Le jour même, je me suis rendu à l’Élysée, où j’ai laissé copie de la lettre d’envoi du rapport.

    « M. le Président de la République m’a fait appeler le 27 juillet pour m’entretenir de cette lettre elle se termine ainsi ;

    « Dans ces conditions, l’estime que je ne dois pas conserver en temps de paix des fonctions dont je ne pourrais pas remplir les obligations en temps de guerre, et, d’autre part, mon devoir est de dégager, vis-à-vis du pays, la responsabilité des généraux et des troupes du VIIe corps, relativement à leur situation à la frontière.

    « En conséquence, j’ai l’honneur de vous demaader de me relever de ma fonction de membre du Conseil supérieur de la Guerre et de me placer en disponibilité, en attendant mon passage dans la 2e section du cadre de l’état-major général de l’armée. Négrier. »