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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/321

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raison de l’inertie

nouveaux ministres imaginèrent de dénommer « Conseil supérieur de la Défense nationale » certaines réunions d’une petite moitié du conseil de ministres, auxquelles viennent faire figure de consulteurs les chefs d’état-major des armées de terre et de mer. La plaisanterie était si grossière que des officieux, au Temps, n’ont pu retenir l’expression d’une mauvaise humeur ironique. Ils ont traité ce Conseil d’inutile, en ajoutant que, dans le cas invraisemblable où l’on éprouverait l’envie d’en faire usage, on s’« apercevrait » que c’est « un bel édifice », mais « bâti sur le sable », puisque les représentants de chaque administration y seraient aussi instables, aussi passagers, aussi éphémères que le pouvoir politique lui-même, changeant à chaque crise et suivant les fluctuations des ministères successifs. « Base peu solide », en effet.

La direction de notre Défense nationale en demeura donc à attendre les vertus de permanence et de cohérence que les républicains ambitionnaient pour elle ; imaginaires ou réels, existants ou rêvés, ces organes postiches ne procurent ni l’œil du maître, ni la main du chef, ni aucun des organes politiques du roi.