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iv

LE FONDATEUR DU POSITIVISME


Ce bon sens était donc la faculté maîtresse de Comte. Elle a réglé souverainement ses autres puissances, si l’on excepte une période d’un an (1826-1827). La crise d’aliénation qui alla jusqu’à la folie furieuse pourrait témoigner elle-même de l’extraordinaire violence de l’imagination et de la sensibilité auxquelles cet esprit eut la charge de présider. La persistance des images était chez lui si forte, sa mémoire était si parfaite qu’il avait coutume de composer de tête, phrase par phrase, les sept ou huit cents pages de ses traités. La méditation ainsi conduite jusqu’au dernier mot du dernier feuillet, il la rédigeait tout d’un trait, presque sans rature ; ses imprimeurs ne pouvaient le suivre dans la rapidité de sa rédaction.

Claire et forte dans ses opuscules de jeunesse, on trouvera l’expression diffuse et longue dans les livres de sa maturité ; mais les derniers, principalement le Système de politique positive, accusent un progrès immense. La phrase, raccourcie et grave, chante les saintes lois. Il s’était imposé, dans la composition