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Il est bien entendu qu’on ne présentera pas un cheval sans lui avoir fait sa toilette ; il a été ferré en conséquence pour remédier aux vices d’aplomb et selon la défectuosité du pied ; mais il est à remarquer qu’invariablement, tous les chevaux destinés aux allures rapides sont ferrés à pince tronquée, en prévision du cas où, à cause de leur faiblesse ou vices de construction, ils battraient le Briquet.

Si ce sont des chevaux de distinction, ayant une certaine dose de sang anglais, on les chausse avec de vieux fers à l’anglaise à leur passage à Nîmes ou tout autre ville, et on les dit originaires d’outre-Manche.

La tête est débarrassée des longs poils couvrant la ganache, le toupet, les oreilles, pour la faire paraître plus dégagée. La queue a été écourtée, quelquefois niquetée ; la crinière émondée, si elle est trop épaisse pour l’encolure qui la supporte ; tressée et plombée pour donner plus de branche ; ébouriffée afin de relever un garrot noyé et donner un semblant de force.

Les tendons sont soigneusement débarrassés des crins qui les recouvrent, quand on a affaire à un cheval de distinction ; mais tout le poil est laissé, ce que l’on appelle la moustache dans les chevaux de gros trait, comme beauté, ou, bien souvent, pour masquer une forme.

Les crins sont artistement faits, car il faut ou élargir le membre trop grêle ou déguiser l’arqure acquise ou innée ; les molettes ont momentanément disparu par l’application de bandelettes, par des bains ; et quelques engorgements, par le massage, les astringents.

Le marchand de mules, au contraire, a intérêt à laisser tout le