Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/57

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ment. Sur ce nombre, 74 seulement (le tiers environ) ont été affectés ultérieurement de la rage.

À l’École de Lyon les relevés faits à cet égard et dans les mêmes conditions ont démontré que la proportion de ceux qui sont devenus enragés est de 1 sur 5 pour les chiens et de 1 sur 4 pour les chevaux.

Enfin, à l’École de Berlin, Hertwig a constaté que sur 137 chiens mordus et amenés à sa clinique, 16 seulement (le huitième environ) sont devenus enragés.

Pour l’espèce humaine, la proportion de ceux qui seraient devenus enragés à la suite d’une morsure semble être plus grande.

En 1853 et 1854, sur 99 personnes mordues par des animaux manifestement enragés, M. Ambroise Tardieu n’a constaté la rage que sur 41.

De 1855 à 1858 inclusivement, l’enquête du Comité consultatif d’hygiène publique a constaté que sur 198 individus atteints de morsures virulentes, 112 seulement auraient contracté la rage, c’est-à-dire environ 6 sur 10.

De tous ces faits observés dans des conditions différentes, il résulte que les deux tiers au moins des individus mordus par des chiens de rue enragés ou supposés tels, ne contractent pas la rage.

Ces résultats que nous venons de signaler nous démontrent que les guérisseurs de la rage bénéficient nécessairement de tous les cas dans lesquels, naturellement, la maladie ne se serait pas montrée, parce que l’individu mordu y était réfractaire, ou