Aller au contenu

Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
152
la maison dans la dune

nue grave. Et cela changeait son air d’enfant, faisait plus hardi son regard bleu ; la fillette s’effaçait. Derrière, la femme transparaïssait, mûrie, transfigurée par la solennité de l’instant. Ses cheveux roux volaient autour de son visage sans qu’elle songeât à les rattache. Et, face au vent qui passait sur son front, elle semblait interroger en silence l’horizon lointain des dunes, y chercher pour la première fois l’explication de son destin.

— Vous croyez ? demanda Sylvain d’une voix profonde et qui tremblait, vous croyez ?

Et sans s’en rendre compte, il avait joint les mains, comme pour une prière.

— On peut toujours, répéta Pascaline.

Une émotion gonfla le cœur de Sylvain, une exaltation douce, qui lui mettait des larmes au bord des paupières.

— Alors, j’essairai, dit-il tout bas.

Et ce fut tout. Il n’y eut jamais rien de plus, entre Pascaline et lui.