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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/164

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la maison dans la dune

tirent. D’instinct, César, qui s’était retourné, devina en eux des noirs.

Il y avait cinq ou six personnes sur la plate-forme. Les noirs regardèrent le panier, cherchèrent des yeux, parmi tout le monde, César, et, s’adressant directement à lui :

— À qui, ce panier ? de :

— Je sais pas, dit César.

— Pas la peine de faire la bête, hein, cria l’un des douaniers, on t’a vu monter avec.

Il se baissa, fouilla dans le panier. César, avec décision, en profita pour agir. Il bouscula un vieil homme qui, devant lui, lui barrait le chemin. Et il sauta sur le marchepied, se pencha au dehors, et sauta sur le pavé. Il reçut juste à ce moment un coup formidable derrière la tête. Et il s’effondra. Il lui sembla s’enfoncer dans une masse d’eau qui lui emplissait les oreilles, le submergeait, le noyaït dans une montée bouillonnante. Il en entendait confusément le gargouillement. Ce bourdonnement couvrait tous les bruits, autour de lui.

Puis, lentement, il lui sembla qu’il émergeait. Le bouillonnement fut moins fort. Des murmures de voix devinrent perceptibles, s’accentuèrent. Et quand César retrouva ses esprits, il se vit assis sur le trottoir, des me-