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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/165

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la maison dans la dune

nottes d’acier aux poignets. Il leva les yeux. Il vit les deux noirs de tout à l’heure. Et tout de suite il se souvint.

— Ah, ah, t’as pensé de filer, se gaussa l’un des douaniers. Mais t’as plus affaire aux gourdes de la fois passée, tu sais. Allez, debout, Sylvain.

César comprit que les noirs croyaient avoir arrêté son camarade. Il dédaigna de s’expliquer. D’ailleurs, il avait mal à la tête. Il se contenta de suivre docilement les deux hommes, jusqu’au poste de gendarmerie. En chemin, il se serrait contre l’un des douaniers, parce qu’il n’aimait pas se promener ainsi par la ville, les poignets enchaînés dans le cabriolet.

Au poste, Lourges attendait. Il fut ahuri de voir paraître César au lieu de Sylvain. Et ne put s’empêcher de s’exclamer :

— Mais ce n’est pas lui !

— Pas lui ? dit l’un des noirs. Si, si, on ne l’a pas lâché d’une semelle.

— Cré nom de… jura Lourges. On est refaits.

César commençait à comprendre.

— Si c’est pas moi, alors, faut me relâcher, gouailla-t-il.

— Ta gueule, enflé, cria Lourges. Et