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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/166

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la maison dans la dune

d’abord, toi, on t’a, on te tient. Ton compte est bon.

— Il paiera pour l’autre, ajouta l’un des noirs.

César, confié aux gendarmes, fut enfermé dans le poste. Et là, il eut tout le temps de réfléchir. La brutalité avec laquelle on l’avait arrêté, les paroles du douanier, qui l’avait appelé Sylvain, avait parlé de la bagarre de l’autre fois, l’exclamation de Lourges, tout indiquait qu’on avait attendu Sylvain. D’ailleurs, c’était bien Sylvain qui se serait fait prendre, s’il n’avait pas été empêché de venir. On savait donc qu’il allait passer chez Fernand. Et César se rappela alors l’air désappointé du maître-fraudeur, quand il l’avait vu arriver.

— La crapule, pensa-t-il. Il m’a « donné » !

Il n’eut dès lors plus qu’une pensée, avertir Sylvain et les amis que Fernand trahissait, qu’il n’était qu’une bourrique.

— Vers une heure, on lui ouvrit. Deux gendarmes le firent sortir.

— Où qu’on va ? demanda-t-il.

— Aux prévenus.

On sortit, César encadré entre les deux gendarmes.

En route, on parla. César raconta comment