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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/194

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la maison dans la dune

son flair de femme, doublé par le vice de l’ancienne catin, elle devinait chez Lourges, derrière l’air souriant et les amabilités, une passion violente, une passion de mâle, sauvage, impérieuse, qui le rendait parfois sérieux malgré lui, qui lui faisait regarder Germaine, à de certains moments, d’un œil étrange, durci par le désir. Cela la troublait. Elle en était à la fois flattée et effrayée. Elle désirait et craignait en même temps que « ça tournât au sérieux ».

Ce jour-là, Germaine, comme à l’ordinaire, arriva vers trois heures.

À ce moment, on était tranquille chez madame Jeanne. Les clients n’arrivaient que plus tard. Les femmes étaient sorties, profitant de leur jour de vacance. Et M. Henri, qui voyait clair sur toute cette affaire, avait soin, après quelques phrases échangées avec le couple, de laisser Germaine et Lourges seuls dans le salon. Il écoutait bien un peu à la porte, pour se tenir au courant de la situation, mais c’était tout.

Lourges, depuis longtemps, ne cachait plus à Germaine son titre de douanier. Cela impressionnait Germaine autant que la belle prestance de l’homme. Et si elle restait encore fidèle à Sylvain, c’était par un reste de