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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/196

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la maison dans la dune

— Si t’étais plus gentille, tu ne l’attendrais pas longtemps.

— Tu dis toujours des bêtises.

— Alors, c’est pas encore pour aujourd’hui ?

— Pas encore.

— Et cependant, j’apportais du nouveau, moi.

— Quoi ?

— J’ai trouvé pourquoi Sylvain a lâché le métier.

— Pourquoi ?

— Il a une gonzesse.

— T’es fou ?

— Je te dis qu’il a une gonzesse ! Et quelque chose de bien ! Tout jeune, tout frais, du poulet, quoi !

— Où ?

— En Belgique. Et ça chauffe joliment, tu sais, ma vieille. Tu saurais bien être plaquée, un de ces jours.

La rage décomposa les traits de Germaine.

— Tu l’as vue ?

— Comme je te vois. Ils parlent de vertu, d’honnêteté. Il est retourné comme un gant. Tu te feras rouler, si ça continue. Tu vois que t’as bien tort de te gêner pour lui.

Germaine n’avait pas douté une minute.