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LA CACHE AUX CANOTS

tion doubla le contenu des barriques de vin et l’on emplit ainsi les tonneaux vides… on aurait donc de quoi les servir tous…

Les Iroquois de cette région, nullement habitués au vin et à l’alcool, y seraient, sans doute, très sensibles et ces boissons, quoique réduites, suffiraient à les enivrer… c’est, du moins, ce qu’espérait le capitaine.

Le clairon résonne… les portes du fort s’ouvrent, les Iroquois se pressent à l’intérieur où une quantité incroyable de nourriture a été préparée ; de grandes tonnes d’eau-de-vie et de vin sont ensuite apportées et les Peaux-Rouges commencent à manger et à boire en compagnie des Français ; ces derniers, cependant, fidèles à la consigne, ne touchant pas à l’eau-de-vie.

Toutes les pièces du fort sont envahies et partout les Iroquois trouvent quantité de vivres et force boisson. Pendant plus de trois heures, il règne, dans l’enceinte de la petite forteresse, un vacarme d’enfer ; les diables rouges, excités par les liqueurs enivrantes, chantent, dansent, crient, tout en mangeant et en buvant ; leurs hôtes, feignant la joie, en font autant, baragouinant des phrases indiennes et affectant une confiance entière dans l’amitié de leurs invités…

Peu à peu, les fumées du vin et de l’alcool commencent à appesantir les indigènes ; ils ne mangent presque plus ; l’eau-de-vie circule encore et plusieurs la boivent couchés par terre…