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IV

À LA NATION DU PÉTUN



À TRAVERS le chemin étroit et montant d’un petit bourg de la nation du Pétun, Amiscou filait un jour lestement. Sa haute taille était un peu courbée, sa maigreur presque phénoménale.

Ses cheveux noirs et raides comme du crin tombaient en mèches inégales ; une plume rouge, piquée presque verticalement dans sa chevelure, surmontait l’oreille et semblait faire ressortir le tatouage bleuâtre qui marquait d’une toute petite tête de chevreuil la peau cuivrée de sa joue.

Les yeux du jeune Indien avaient une expression étrange, inquiète ; sa bouche se contractait en un rictus nerveux. Il portait sous son bras droit un volumineux paquet enroulé dans une peau de bête. Sa tunique sans manches révélait, à l’épaule gauche, un hideux moignon, qui témoignait d’un bras sommairement amputé. Dès qu’il fut à proximité des wigwams, les petits Hurons l’apostrophaient :