Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/51

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L’enfant recula, les yeux pleins de larmes. On entra à la maison ; une vieille Indienne parut à son tour et, avec son aide Amiscou, plaça doucement le chasseur sur un lit de camp, tandis que Jeannot inquiet ne le quittait pas des yeux.

Dès qu’il fut couché, le chasseur se sentit mieux, et il dit au manchot qui s’apprêtait à partir :

— Reste un peu, repose-toi, si tu n’es pas pressé de retourner chez tes amis !

— Je n’ai pas d’amis, dit l’Indien un peu tristement ; on me craint dans les tribus, mais on ne m’aime pas !

— Où est ta patrie ?

— Je n’ai pas de patrie fixe… j’erre de place en place…

— Pourquoi donc ? fit Jeannot, qui comprenait la langue huronne, pourquoi aussi ne t’aime-t-on pas ?

— On me croit sorcier, les enfants me fuient, ils ont peur !

— Moi, je n’ai pas peur ! s’écria l’enfant, se rapprochant davantage, tu n’es pas méchant ! Mais pourquoi n’as-tu qu’un bras ?

— On m’a coupé l’autre quand j’étais un gamin… c’est une longue histoire…