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VIII

LE MANCHOT REÇOIT DES VISITEURS



LE DÉPART du chasseur créa, dans l’existence du manchot, un vide inusité. Son cœur, depuis si longtemps sevré de toute affection, s’était ému de cette amitié fraternelle que lui témoignait Brisot, et son attachement au fils du Français s’en accrut encore davantage.

Tous les jours, le Castor arrivait à la maisonnette et, lorsque le temps était beau, Jeannot et son grand ami allaient faire des explorations au bord du lac ou à l’intérieur de la forêt.

Cet Indien de trente ans était d’une sagacité remarquable ; sa belle intelligence se doublait, cependant, d’une naïve simplicité de caractère et ce trait distinctif rapprochait le solitaire des bois du précoce petit Visage-Pâle, devenu son camarade. Amiscou se sentait heureux aussi du sentiment de protection qui donnait une portée quasi-paternelle à son affection pour Jeannot.

Un matin de beau soleil, ils partirent gaiement ensemble, en causant, le gamin, comme d’habitude, posant à son ami de nombreuses questions.

Le Huron avait promis à l’enfant de lui faire visiter son gîte caché de la forêt que, depuis longtemps, Jeannot désirait voir. La distance pour s’y rendre n’était pas très considérable