Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/99

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m’asseoir près de lui… je voulus crier encore, mais il me mit sa vilaine main sur la bouche et, sortant son tomahawk, il se leva et me dit :

— « Marche maintenant et, si tu cries, je te coupe les deux mains ! »

— Ah la brute, si jamais je le rencontre ! s’écria Brisot.

— Tout à coup, continua l’enfant, paf ! le gros démon est tombé par terre… et j’ai aperçu Grand-Castor à quelques pas… J’ai couru à lui et il m’a ramené… m’a porté tout le long du chemin !

— Ah ! brave Amiscou ! Tu m’as sauvé plus que la vie ! dit Brisot, étreignant la main du manchot ! Comment as-tu pu retracer le fugitif ?

— C’est Onata qui m’a averti, répondit tranquillement l’Indien, j’ai suivi le sentier, j’ai trouvé deux flèches du petit…

— Oui, je les semais, espérant vous guider, papa et toi, interrompit Jeannot.

— Bien pensé, cher enfant, dit Jean avec émotion.

— Hé, reprit l’Indien, les voici tes deux flèches, mon gars… je n’ai pu ramasser la troisième, mais je l’ai vue et elle m’a indiqué ta présence… Dès que vous êtes passés, j’ai sauté sur ton ravisseur avec ma hache !