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MOMENT DE VERTIGE

vint annoncer la chose à monsieur St-Georges, celui-ci devint pâle et nerveux :

— Jacques, mon garçon, dit-il, tu as amplement justifié le bien que j’attendais de toi. Si tu crois que c’est à ma recommandation que tu dois d’avoir réussi aujourd’hui, j’en suis très content. Tu me vois ce soir un peu énervé… c’est que le nom de Rexville me cause toujours un douloureux émoi…

Jacques restait sans parler, un peu intimidé d’avoir, comme il se disait à lui-même, fait une « gaffe »…

— Je vais te parler confidentiellement, continua le banquier ; assieds-toi et écoute bien ce que je vais te dire !

Jacques s’assit, se demandant ce qu’il allait apprendre.

— As-tu entendu dire que j’avais un fils ? demanda monsieur St-Georges.

— Oui, on me l’a dit.

— Est-ce qu’on t’a dit la cause de son absence ? Réponds-moi sans détour !

— On m’a dit qu’il quitta la banque à la suite d’un vol considérable là où il se trouvait en charge. J’ignorais que ce fut à Rexville. On m’a dit que rien ne fut prouvé contre lui : c’est tout !

— Ta version est correcte… mais ce que l’on ne sait pas, c’est que dans un moment de faiblesse, d’orgueil froissé, j’ai douté de mon fils… et je l’ai perdu… !