Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
288
MOMENT DE VERTIGE

y êtes revenue… soyez ma femme, Marthe, je jure de vous rendre heureuse !

Marthe serra dans les siennes la main du jeune médecin :

— Noël, je crois que je vous ai toujours aimé ! dit-elle, d’une voix caressante, mais je ne le savais pas moi-même !

— Et depuis quand, mon aimée, le savez-vous ?

— Depuis… elle détourna la tête… depuis que vous m’avez sauvée !

— Et vous voudrez bien consentir à cette vie paisible qui ne disait rien à vos vingt ans ?

— J’étais une enfant, ignorante de la vie… j’ai découvert qu’il y a, dans les grands centres comme ailleurs, des gens très heureux… ce sont ceux qui, au milieu du tumulte mondain, savent se créer une petite vie intéressante et retirée… comme celle des campagnards !

— Pour cette phrase exquise, dit Noël, en l’attirant à lui, je vous aime encore davantage…

Et auprès de ces murs qui avaient abrité l’enfance de la jeune fille, sous les ombrages parfumés du jardin paternel, ils échangèrent leurs serments d’amour et leur baiser de fiançailles.


Le lendemain se leva radieux et clair. Marthe sortit de bonne heure pour marcher dans la campagne… comme il se révélait merveilleux, son petit village, sous le prisme du soleil matinal. Pour-