Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/140

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C’est moy seul, cruel inhumain,
Qui de mon homicide main,
Vengeant une offense commise
A ma longue fidélité,
Ay toute ma félicité
Avec ma belle à la mort mise.

A quoy doncques plus longuement
Après un si grand changement
Traîner ma vie infortunée ?
L’horreur de mon crime commis
A fait que le soleil a mis
Dessous les ondes la journée.

Les monts en ont tremblé d’horreur.
Et moy serois-je sans terreur,
Ou, las ! Voudrois-je bien survivre
Un bien que je tenois si cher ?
Non, rien ne sçauroit m’empescher,
Non pas retarder de le suivre.

Lors il s’eslança furieux
Ainsi le sort victorieux
Triompha ce jour de trois vies,
Qu’Amour cruelle déité
Tenoit en sa captivité
Tyranniquement asservies.