Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/108

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de l’hérédité, on rencontre, non sans surprise, la majeure partie des plus savants naturalistes de nos jours, ceux-là même qui se sont acquis une renommée universelle par leur adhésion sans réserve au principe fécond de l’évolution en biologie, M. Carl Vogt (Leçons sur l’Homme). Mlle C. Royer, et autres, M. Ch. Letourneau me semble être le fidèle interprète des vues prédominantes chez les plus illustres membres de la Société d’anthropologie de Paris, lorsqu’il s’exprime en ces termes[1] :

« Il y a une hiérarchie des races humaines… La race influe, plus que le milieu, sur le développement sociologique. Quel que soit son habitat, l’homme est mal armé pour le progrès, tant qu’il ne possède point un faisceau de facultés péniblement et lentement acquises dans la lutte pour vivre, puis transmises par l’hérédité. Ce sont : la sociabilité, qui unit et coordonne les efforts individuels ; l’intelligence, qui dirige ces efforts vers un but utile à la communauté ; enfin, la volonté patiente, qui fait persister et endurer… Le milieu fait beaucoup ; il ne fait pas tout, et la race importe davantage. Il n’y a jamais eu de grande civilisation nègre. L’Égypte ancienne n’a été que négroïde[2] et métisse ; les races asiatiques et berbères lui avaient sûrement apporté leur contingent…

  1. La Sociologie d’après l’Ethnographie.
  2. Le Dr Livingstone et M. Winwood Reade ne sont pas de cet avis : ils croient retrouver le vrai type ancien égyptien chez les nègres des lacs Bangueolo et Moëro Okuta. – Voir le Dernier Journal du Dr Livingstone, t. I.