Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/119

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fait exacte, car si les Turcs ont partagé les dépouilles des civilisations expirantes de l’empire byzantin et du Khalifat, ils ne se sont nullement préoccupés du cadavre des victimes, que jusqu’au temps présent, ils laissaient se décomposer au grand jour. Et cependant, comme les Tatars de la Crimée, ces Turcs Othmanli ne tiennent plus que par leur idiome à la famille ouralo altaïque : anthropologiquement parlant, ils se sont anoblis en s’apparentent à la race blanche par leur habitude, plusieurs fois séculaire, d’approvisionner leurs harems de femmes enlevées ou achetées en Grèce, dans les provinces danubiennes, en Pologne, en Ukraine, au Caucase et en Arménie.

Donc, cette incapacité de créer des civilisations supérieures que le Dr Letourneau accepte comme caractéristique de la race réprouvée des nègres, on la retrouve aussi dans une bonne partie de la race blanche, et chez la presque totalité des jaunes. Toutes les grandes civilisations historiques ont d’ailleurs été le produit de mélanges complexes des éléments ethniques les plus disparates, dans lesquels la part, même approximative, des blancs, des jaunes et des noirs me parait bien difficile à préciser[1]. La

  1. Les difficultés inhérentes à la matière sont bénévolement augmentées par l’obstination mise à conserver, dans la nomenclature ethnologique, les termes empruntés au Xe chapitre de la Genèse. Des savants sérieux parlent encore d’un groupe khamitique, embrassant d’un côté des négroïdes et des populations plus noires que la moyenne des nègres, et, de l’autre, les Libyens ou Berbères blancs aux cheveux blonds et aux bleus. Les Kouchites noirs, aux cheveux crépus, sont regardés comme des proto-Sémites, c’est-à-dire