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côté de l’Orient, il est dominé par les hautes terres de l’Iran et du « Pays des Brèches » ou Teng-sir.

On se sert souvent presque au hasard des termes : Mésopotamie. Assyro-Babylonie, Chaldée, pour désigner, tantôt l’ensemble des pays arrosés par le Tigre et l’Euphrate, tantôt seulement une partie plus ou moins déterminée de leur vaste bassin. La nomenclature biblique était beaucoup plus précise ; elle appelait Khasdim (Chaldée), la partie méridionale, aux environs et en aval de Babylone, et Aram Naharaïm ou « Syrie des Deux Fleuves », la partie septentrionale ou ninivite de la contrée. Hérodote[1], à qui remonte peut-être cette confusion, dit notamment que « la terre, en Assyrie, ne s’essaye pas à produire la vigne et le figuier ». Or cela n’est exact que pour la Babylonie ou Chaldée, car une grande partie de la Mésopotamie au nord de Babylone, celle précisément que Strabon nomme Aturia[2] (Assyrie), donne du vin d’excellente qualité ; le figuier y prospère en plusieurs endroits, comme sans doute au temps où le célèbre historien visita le pays. Le fait est que la Mésopotamie, dans le sens littéral du mot, la contrée entre les deux fleuves avant leur jonction à Korna, avant même leur réunion près de Bagdad par de nombreux canaux, présente plusieurs zones ou régions géographiques entièrement distinctes, qui se suc-

  1. I, CXCIII.
  2. Strabon, Géographie, XVI, i, 1-3.