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ment de lutte avec les nations guerrières du voisinage qui, par suite de l’isolement de la vallée du Nil, fait presque entièrement défaut dans les annales primitives de l’Égypte. Parfois, et durant quelques générations, les Élamites réussissaient à garder les vaincus sous leur joug. Un prédécesseur de ce même Khodour-Lahomor, qui, aidé du roi de Sinhar (basse Chaldée), ravagea la « vallée de Siddim ou de la mer salée », avait déjà soumis l’empire chaldéen ; il fut le chef de la dynastie babylonienne, la troisième de Bérose, improprement appelée dynastie médique, puisque ses origines élamites ne font aucun doute et que l’Élam est une contrée distincte de la Médie, dont le centre politique fut toujours Ecbatane. On a pu préciser la date de cette conquête (2295 avant Jésus-Christ), grâce à un acte officiel du roi d’Assyrie Assour-bani-pal ; lorsqu’en 660 de l’ère ancienne, ce monarque s’empara de Suse, il déclara, en sa qualité d’héritier et de vengeur des rois chaldéens, que son entrée triomphale dans la capitale de l’ennemi traditionnel avait lieu seize cent trente-cinq ans après l’établissement de la dynastie susienne dans la basse Mésopotamie. Les Babyloniens, d’ailleurs, n’avaient subi que pendant cent cinquante ans le joug des Élamites, et l’on voit les monarques indigènes replacés sur leur trône dès l’an 2047, sous le onzième successeur de Khodour-Nakhonda, le fondateur de cette lignée étrangère.

L’histoire de ces régions n’est guère connue, et