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CRÉCY-CRÉCY, la repoussant.
- Qu’as-tu dit ?
JEANNE, s’approchant de Toto.
- Oui, je vous aime.
CRÉCY-CRÉCY, avec éclat.
- O jour maudit !
- O fureur ! ô blasphème !
ENSEMBLE.
CRÉCY-CRÉCY, à Jeanne.
- Sortons d’ici, sortons, ma fille,
- Ne restons pas dans ce château,
- Pense à nos haines de famille,
- Tu ne dois pas aimer Toto.
JEANNE, à son père.
- Ayez pitié de votre fille,
- Restons, mon père, en ce château,
- Malgré les haines de famille,
- Je serai la femme à Toto.
TOTO, à Crécy-Crécy.
- Comme je te prendrais ta fille,
- Si j’avais encor mon château,
- Et qu’elle aurait été gentille
- La petite femme à Toto.
CRÉCY-CRÉCY.
- Vérone vit jadis deux familles rivales,
- Les Montaigus, les Capulets,
- De leurs guerres sans fin, à toutes deux fatales,
- Ensanglanter le seuil de leurs palais.
- Penses-tu rajeunir cette anecdote ancienne ?
- Je rendrais d’un seul mot tes efforts superflus !
- Souviens-toi, Roméo… Toto, qu’il te souvienne,
- Que Juliette est riche et que tu ne l’es plus.
TOTO, à Crécy-Crécy.
- Oui, vous avez raison, vieillard impitoyable !