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PIQUILLO et LA PÉRICHOLE.
––––Il grandira, car il est Espagnol !

Après ce couplet, Piquillo fait le tour de la foule, en commençant par la gauche et en présentant, comme plateau, le dos de sa guitare.

PIQUILLO.

Messieurs, mesdames, je vous en prie, donnez pour les chanteurs… pour la jolie chanteuse… (Personne ne donne. — Piquillo, furieux, redescend à la gauche de la Périchole.) Panés, va !

LA PÉRICHOLE[1].

Qu’est-ce que je t’avais dit ?… (Prenant la soucoupe.) A mon tour, je t’en prie.

PIQUILLO.

Eh bien va… mais je ne te perds pas de vue…

LA PÉRICHOLE, passant à droite.

Tu devrais… je t’assure…

PIQUILLO.

Ça ne me serait pas possible.

LA PÉRICHOLE, bas.

Allons, soit !… mais tâche au moins d’être raisonnable et de ne pas tout casser, si tu t’aperçois que l’on me dit des bêtises.

Piquillo commence à gratter sa guitare et la Périchole fait la quète, en commençant par la droite. — Quand un de ceux à qui elle s’adresse fait mine de s’émanciper, Piquillo joue avec fureur, s’agite et prend des airs menaçants.

LA PÉRICHOLE[2].

Ayons, messieurs, un peu de courage à la poche… mes bons messieurs…

UN GROS BUVEUR, à droite.

Dis-moi, la belle…

PIQUILLO, sans s’interrompre.

Attends un peu, toi, le gros là-bas !…

LA PÉRICHOLE, continuant sa quête.

Encouragez les petits chanteurs, allons, messieurs.

  1. La Périchole, Piquillo.
  2. Piquillo, la Périchole.