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––––––« Mais, vrai, la misère est trop dure,
––––––« Et nous avons trop de malheur !
––––––« Tu dois le comprendre toi-même
––––––« Que cela ne saurait durer,
––––––« Et qu’il vaut mieux… (Dieu ! que je t’aime !)
––––––« Et qu’il vaut mieux nous séparer !
––––––« Crois-tu qu’on puisse être bien tendre,
––––––« Alors que l’on manque de pain ?
––––––« A quels transports peut-on s’attendre,
––––––« En s’aimant quand on meurt de faim ?
––––––« Je suis faible, car je suis femme,
––––––« Et j’aurais rendu, quelque jour,
––––––« Le dernier soupir, ma chère âme,
––––––« Croyant en pousser un d’amour.
––––––« Ces paroles-là sont cruelles,
––––––« Je le sais bien… mais que veux-tu ?…
––––––« Pour les choses essentielles,
––––––« Tu peux compter sur ma vertu.
––––––« Je t’adore !… Si je suis folle,
––––––« C’est de toi !… Compte là-dessus,
––––––« Et je signe : la Périchole,
––––––« Qui t’aime, mais qui n’en peut plus !…

Paraît Don Andrès sur le seuil de sa petite maison. Il tient un sac de piastres à la main.

DON ANDRÈS[1].

Me voilà, moi !

LA PÉRICHOLE.

Avec les ?…

DON ANDRÈS.

Oui, avec les petits portraits…

Il lui donne le sac.

LA PÉRICHOLE.

C’est très-bien…. Appelez, maintenant… faites venir quelqu’un.

  1. Don Andrès, la Périchole.