Page:Meilhac et Halévy - La Périchole, 1869.pdf/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
––––––Mais ce que l’hymen vous rapporte,
––––––Pour cela, vous le savez bien.
PIQUILLO, à part.
––––––Que de cancans ! que de sornettes !
––––––Ah ! les petites malhonnêtes !
ENSEMBLE.
––––––Eh ! bonjour, monsieur le mari !
––––––Qu’avez-vous fait de votre femme ?
––––––Si vous la voyez aujourd’hui,
––––––Bien des compliments à madame !

Les dames sortent, moitié par la droite, moitié par la gauche, en faisant à Piquillo de grandes révérences ironiques.

TARAPOTE, qui a remonté à droite.
––––––Bien des compliments à madame !

Il sort par la droite.


Scène III

PIQUILLO, seul.

Comment z’à madame !… c’est de l’ironie !… Si peu d’éducation que j’aie reçu, je m’aperçois très-bien que c’est de l’ironie… mais ça ne fait rien, j’aurais tort de me fâcher… C’est en écoutant comme ça les personnes et en les écoutant sans me fâcher, que j’arriverai peu à peu à me rappeler les choses et à me rendre compte de ma situation… Si je les arrêtais, les personnes, et si je leur demandais : Qu’est-ce que je fais ici ?… Si je leur demandais ça tout bêtement, j’aurais l’air d’une bête… tandis qu’en ne demandant rien et en écoutant… Voyons un peu, voyons… Je sais déjà que j’ai épousé une femme… c’est très-bien. Quelle est cette femme !… je n’en sais rien… mais, d’ici à peu de temps sans doute, je rencontrerai des gens qui me le diront.

Musique à l’orchestre. — Les rideaux s’ouvrent. — Des courtisans en-