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MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Voyez comme alors la situation serait changée… J’en serais bien sûre de votre discrétion. Je vous tiendrais dans ma main, mon bon monsieur de Gardefeu…

CARDEFEU, à part.

Mon nom !

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Je vous tiendrais et je vous tiens !

GARDEFEU, à part, en la regardant.

Ah ! ah nous voulons nous moquer de papa !

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Et s’il me prenait fantaisie de croquer avec vous les pommes… que vous comptiez bien croquer avec la baronne, gamin, il vous serait impossible de refuser…

GARDEFEU.

Voyez-vous ça, gourmande ?

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Tout à fait impossible !

GARDEFEU.

Vraiment !

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Qu’est-ce que vous en dites ?

GARDEFEU.

Vous êtes une gaillarde, il parait !

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Ah ! je crois bien !

GARDEFEU, changeant tout à coup de ton et avec énergie.

Eh bien, ça se trouve à merveille… car, moi aussi, je suis un gaillard !

MADAME DE QUIMPER-KARADEC, effrayée.

Qu’est-ce qui lui prend ?

GARDEFEU.

Il y a du bon dans ton raisonnement.

MADAME DE QUIMPER-KARADEC, de plus en plus effrayée.

Comment dans ton… il me tutoie !