Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, II.djvu/18

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BOISCOMMEUX. Peuh ! ce n'est guère mon affaire, à moi, les cocottes... Vous savez que j'ai toujours préféré les femmes mariées.

KERGAZON. Et je vous en estime... (Il lui serre chaleureusement la main.) Mais enfin, lancé comme vous l'êtes, il me paraît impossible que vous ne connaissiez pas...

BOISGOMMEUX, riant. Dame! oui, j'en connais...

KERGAZON. Ayez la bonté de m'en indiquer une !

BOISGOMMEUX, stupéfait. Hé?...

KERGAZON. Celle que vous voudrez, ça m'est égal... Dites-moi seulement un nom... et une adresse.

BOISGOMMEUX. Pourquoi faire?

KERGAZON. Pour y aller, donc !

BOISGOMMEUX. Pour y aller, vous !...

KERGAZON. Et tout de suite, encore!

BOISGOMMEUX. Oh! mais... c'est étrange, ce que vous me demandez là, comme ça, en sortant de table!... c'est étrange!... (Se tournant vers Henriette.) Imaginez-vous, madame, que ce cher marquis...

KERGAZON. Ne le dites pas à ma femme... (Avec fermeté.) Ne le lui dites pas. Je me réserve de le lui dire moi-même...