Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, II.djvu/34

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per en affirmant que je vous suis absolument insupportable.

HENRIETTE. Non, monsieur, vous ne vous trompez pas.

KERGAZON. Je vous en offre autant. Je ne peux pas vous souffrir...

HENRIETTE. Ah!...

KERGAZON. Je sais que vous avez de vous-même une très haute idée, et que cette illusion est entretenue chez vous par une demi-douzaine de freluquets qui se pâment a vos mines et mangent mes dîners... Mais mon avis, à moi... (ici, il prend un air tout à fait gracieux.) je puis bien vous l'avouer, puisque nous sommes entre nous... mon avis, à moi, c'est que vous êtes la plus impertinente petite pécore...

HENRIETTE, non moins gracieuse. Sérieusement, monsieur, est-ce qu'il ne vous serait pas possible de me dire cela avec une autre voix?

KERGAZON. Non, madame, cela ne me serait pas possible... Etant donnée cette opinion que nous avons l'un de l'autre, il m'a paru démontré que nous serions parfaitement heureux si nous pouvions nous séparer...

HENRIETTE. A quoi bon parler de ça?... Vous savez bien que nous avons essayé déjà...

KERGAZON. En effet!... nous avons, à trois reprises différentes, essayé de nous séparer à l'amiable... Des amis communs, des parents ont, à toute force, tenu à nous réconcilier... Nous avons bien été obligés de nous