Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, II.djvu/37

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HENRIETTE. Ah!...

KERCAZON. Et la preuve, c'est que j'ai, à tout hasard, invité la personne à venir souper ici ce soir même...

HENRIETTE. Et vous souperez? Elle passe.

KERGAZON. II n'est pas indispensable que je soupe. II suffira que j'aie l'air d'avoir soupé. Entrent Urbain avec la petite malle, la femme de chambre avec un chapeau et un manteau ; Henriette met fiévreusement le chapeau et le manteau.

HENRIETTE, à la femme de chambre et à Urbain. C'est bien, merci... je n'ai plus besoin de vous. La femme de chambre et Urbain sortent. Henriette jette dans la malle une foule de petits objets, sa guipure, la Revue des Deux Mondes, un petit paquet de lettres qu'elle va prendre dans le bonheur du jour; puis elle ferme la serrure.

KERGAZON. Vous n'emportez pas autre chose?

HENRIETTE, avec exaltation. Non, rien, rien... (Entre Joseph.) La voiture est là?

JOSEPH. Madame la marquise semblait si pressée que je n'ai pas cru devoir donner l'ordre d'atteler : j'ai fait venir un fiacre.

HENRIETTE, à part. Mon quatrième!... (Haut.) Prenez cette malle, Joseph. (Joseph prend la malle et sort.) Et maintenant, mon ami...

KERGAZON. Ma chère?...

HENRIETTE, lui tendant les bras. Puisque c'est pour la dernière fois...