Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, II.djvu/73

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HENRIETTE, frappée au coeur. Oh !

Elle commence à remettre dans sa malle de voyage tous les objets qu'elle en avait retirés.

BOISGOMMEUX, très ému, cherchant à rattraper sa phrase. Voyons, Henriette... j'ai été trop loin... ce n'est pas tout à fait ça que je voulais dire... Henriette, voyons...

Henriette, implacable, termine son déménagement et ferme sa malle. Puis elle consulte fiévreusement son indicateur et jette un coup d'œil sur la pendule.

HENRIETTE. J'aurai le temps... (Au vicomte, d'une voix glaciale.) Une voiture, monsieur, pouvez-vous me faire avoir une voiture ?...

BOISGOMMEUX, de plus en plus ému. Henriette, voyons... Je retire ma phrase... et je vous en demande pardon... Henriette !

Entre Mouche, apportant le premier plat du déjeuner.

HENRIETTE, à Mouche. Pouvez-vous me dire où je trouverai une voiture, mon ami ?...

MOUCHE. IL y a celle qui vous a amenée...

HENRIETTE. Elle est encore là !...

MOUCHE. Oui, le père Turquet monte sur son siège et va retourner à la gare.

HENRIETTE. A la gare !... (à Mouche.) Vite, mon ami, prenez cette malle et portez-la dans la voiture du père Turquet.

MOUCHE. Bien, madame.