Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CROISILLES.

Tous les deux…

LA BARONNE.

En m’assurant que j’y serais charmante. C’était un piège… Je suis à Paris depuis un mois, j’y ai fait quelque tapage, ces dames n’auraient pas été fâchées de me rendre un peu ridicule… et je l’aurais été…

CROISILLES.

Oh !

LA BARONNE.

Je l’aurais été certainement… Vous ne pouvez pas vous faire une idée de la façon dont je joue le rôle du chevalier… c’est abominable ! Et le rôle de la paysanne, donc !… c’est atroce !… D’un autre côté, rendre les rôles, je ne le pouvais pas, je ne le voulais pas… Alors, j’ai eu une idée, je savais que le rôle du chevalier et celui de la paysanne avaient été joués au cercle par mademoiselle Lolotte.

CROISILLES.

Lolotte !…

LA BARONNE.

Eh bien, oui, Lolotte… qu’est-ce que vous avez ?

CROISILLES.

Moi ? je n’ai rien.

LA BARONNE.

Quand j’ai prononcé le nom de mademoiselle Lolotte, vous avez fait un mouvement.

CROISILLES.

Moi ? pas du tout.

LA BARONNE.

Je savais que mademoiselle Lolotte avait beaucoup, beaucoup de talent… je l’avais vue jouer dans la pièce où elle fait courir tout Paris, La Petite Naturaliste ; je