Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/186

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LA BARONNE, mettant son chapeau, elle aussi.

Oh ! c’est amusant.

LOLOTTE.

De côté… de côté… (Elle va arranger le chapeau de la baronne.) L’épée maintenant… là. (Elle place sa canne comme si c’était une épée. La baronne fait de même.) La main sur la poignée… marchons toutes les deux et tâchons de marcher en chevalier… Morbleu ! Palsambleu !…

Toutes deux allant de gauche à droite traversent toute la scène, puis, arrivées à l’extrémité de droite, font volte-face et marchent de droite à gauche jusqu’au milieu du théâtre.

LA BARONNE.

À la bonne heure ! voilà que vous vous mettez à votre aise… (S’arrêtant au milieu du théâtre) Vous ne voulez pas de vin de Champagne ?…

LOLOTTE.

Jamais de la vie !… Marchons… marchons !…

LA BARONNE.

Marchons, marchons…

Elles remontent alors, en tournant le dos au public, puis, arrivées au fond du théâtre, font volte-face.

LOLOTTE.

La tête haute… jetez le pied en dehors… arrondissez… arrondissez… Et Zerline est là. (Elle met une chaise au milieu de la scène et fait signe à la baronne de s’y asseoir.) Et vous tournez autour d’elle… non pas comme vous avez fait tout à l’heure… (La baronne est assise sur une chaise et Lolotte recommence autour de cette chaise le rond qui a été fait par la baronne.) mais, en vous retournant, en la regardant, en faisant entendre que vous la trouvez jolie… Palsambleu ! voila une petite qui a bien la plus drôle de frimousse… Et vous recommencez à tourner, l’air bien engageant, bien canaille… gentiment canaille, mais bien canaille… et vous vous rapprochez… Zerline