Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/187

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alors se sauve, vous la retenez… Pourquoi vous sauvez-vous, la belle ?… ne vous sauvez donc pas ?… venez à moi, au contraire, venez à moi… Et vous chantez le couplet… il est tout à fait dans le style du temps, le couplet ; un peu prétentieux, un peu rocaille, il faut le chanter comme il est écrit.


AIR de : La pipe de tabac.
Venez à moi, jeune bergère,
Qui passez l’âge de quinze ans,
Si vous voulez de l’art de plaire
Étudier les éléments.
Dans cette adorable science,
Si vous brûlez de parvenir,
Approchez avec confiance,
Je tiens école de plaisir…


LA BARONNE.

Écoutez, il me vient une idée… c’est que personne n’a mieux chanté les couplets.

LOLOTTE, avec énergie.

Ne dites pas ca !… ça par exemple, madame, je ne vous le laisserai pas dire…

LA BARONNE.

Et qui donc ?…

LOLOTTE.

Une comédienne, sans parler des autres, une grande comédienne que j’ai eu, quand j’étais petite, occasion d’entendre bien souvent… En voilà une, qui jouait bien les chevaliers et les marquis, et les ducs !… le duc de Richelieu entre autres… Ah ! s’il y avait ici quelques-uns de ceux qui l’ont entendue quand elle chantait dans les Premières armes de Richelieu


On m’a prédit que je vivrais cent ans :
J’y parviendrai pourvu que je vieillisse…
Que je serais grand homme avec le temps :
J’y parviendrai pourvu que je grandisse…