Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/188

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Que je serais le plus fameux vaurien
Jusqu’à la fin, et j’ai bonne espérance :
J’y parviendrai, morbleu ! j’y compte bien
Pourvu que Dieu me donne le moyen
De finir comme je commence…


Ah ! elle chantait bien… mais il faut dire aussi qu’elle avait de jolies choses à chanter… Maintenant, c’est une autre école ; l’on n’y met pas tant de façons… On nous apporte des couplets où il n’y a rien, et c’est à nous d’y mettre des intentions… Tenez, il y a un de mes amis… il n’est pas fort, mais c’est un brave garçon… il y a un de mes amis qui m’a apporté ça…


Ma p’tit’sœur jou’du trombone,
Mon grand frèr’jou’du piston ;
Quant à moi, l’on n’me trouv’bonne
Qu’à manger du miroton…


« Qu’est-ce que ça veut dire ? lui ai-je demandé. — Ça ne veut rien dire du tout, mais en y en mettant des intentions… » Et j’y ai mis des intentions, ma foi !… j’ai cligné de l’œil, j’ai baissé les yeux, j’ai pris un temps sur le « miroton »… Et l’on a compris !… Et le vieux marquis de la Rochebardière m’a dit : « Sapristi ! c’est bien joli, ce que vous nous avez chanté là, mais c’est un peu vif… »

LA BARONNE.

Le vieux marquis de la Rochebardière, vous le connaissez ?…

LOLOTTE

.

Un peu.

LA BARONNE.

Il est bête, n’est-ce pas ?

LOLOTTE, reprenant le ton de la Petite Naturaliste.

S’il est bête ?… c’est pas assez de le dire !…

Elle passe à droite.