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ACTE PREMIER.
ENSEMBLE.
« Je t’aime !… nous nous aimons ! »
FLEURETTE.

Tout ça, c’est très-joli… nous errons dans les jardins, nous chantons… mais il ne serait pas mal de causer un peu !

SAPHIR.

Causons.

FLEURETTE.

Tu m’avoueras qu’il y a nombre de bergers qui m’ont couru après.

SAPHIR.

Je ne peux pas le nier, et vous êtes assez jolie pour…

FLEURETTE.

Fille d’un vieux soldat, qui m’a laissé pour tout héritage son honneur et son commerce de fleurs, j’ai soigneusement cultivé l’un et l’autre.

SAPHIR.

J’en conviens.

FLEURETTE.

Quelques-uns, les malins, ont essayé de me séduire par des présents… Tu sais comme je les ai reçus… Je me suis dit : « L’homme que je choisirai sera naïf et abordera tout de suite la grande question. »

SAPHIR, embarrassé, à part.

Aïe !…

FLEURETTE.

Je t’ai choisi, toi… tu es naïf… et cependant tu ne te dépêches pas de l’aborder, la grande question.

SAPHIR.

Je ne comprends pas bien.