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LA PÉRICHOLE.

LA PÉRICHOLE.

Psstt ! Dites donc, l’évadé, j’ai peut-être un moyen plus rapide… Vous l’avez sur vous, votre petit couteau ?…

LE VIEUX PRISONNIER.

Le voici.

LA PÉRICHOLE.

Eh bien, servez-vous-en d’abord pour faire sauter un des anneaux de cette chaîne.

LE VIEUX PRISONNIER.

À votre service !

Il saute sur la Périchole, et, avant de la délivrer, il l’embrasse avec fureur une demi-douzaine de fois.

LA PÉRICHOLE, se débattant.

Eh bien ! eh bien !…

PIQUILLO.

Eh bien ! qu’est-ce que c’est ?… Voulez-vous bien !…

LE VIEUX PRISONNIER.

Pardonnez-moi, il y avait douze ans !… il y avait douze ans, mon ami, il y avait douze ans… (Délivrant la Périchole.) Là, vous êtes libre.

LA PÉRICHOLE.

À la bonne heure !

Le Vieux Prisonnier va délivrer Piquillo.
PIQUILLO, lui serrant la main.

C’est bon ! je ne vous en veux plus.

LA PÉRICHOLE.

Maintenant, écoutez-moi. Le vice-roi m’a dit tout à l’heure…

PIQUILLO.

Tu vois bien qu’il t’a dit quelque chose !

LA PÉRICHOLE, haussant les épaules.

Le vice-roi m’a dit tout à l’heure que, si ça m’ennuyait de passer la nuit accrochée à cet anneau, je n’aurais qu’à chanter une des chansons que je