Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/456

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MERCÉDÈS.
De l’or tant que j’en puis tenir ;

Des diamants, des pierreries…

FRASQUITA.
Le mien devient un chef fameux,

Cent hommes marchent à sa suite !

MERCÉDÈS.
Le mien, en croirai-je mes yeux ?…

Il meurt, je suis veuve et j’hérite !

REPRISE DE L’ENSEMBLE
Parlez encor, parlez, mes belles,

De l’avenir, donnez-nous des nouvelles ;
Dites-nous qui nous trahira,
Dites-nous qui nous aimera !

Elles recommencent à consulter les cartes.
FRASQUITA.

Fortune !

MERCÉDÈS.
Fortune ! Amour !
Carmen, depuis le commencement de la scène, a suivi du regard le jeu de Mercédès et de Frasquita.
CARMEN.

Donnez, que j’essaie à mon tour…
Elle se met à tourner les cartes.
Carreau, pique… la mort !
J’ai bien lu… moi d’abord.
Montrant José endormi.
Ensuite lui… Pour tous les deux, la mort…
À voix basse, tout en continuant à mêler les cartes.
En vain, pour éviter les réponses amères,
En vain tu mêleras :
Cela ne sert à rien, les cartes sont sincères
Et ne mentiront pas.
Dans le livre d’en haut si ta page est heureuse,
Mêle et coupe sans peur :
La carte sous tes doigts se tournera joyeuse,
T’annonçant le bonheur.