Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/166

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y a huit jours qu’elle ne m’a vu… Elle doit croire que je lui ai fait des traits… Pauvre Toinon ! elle ne se doute pas, elle ne peut pas se douter que, si je suis resté huit jours sans frapper à cette porte, c’est que j’étais en train de conspirer avec M. de Cellamare !… Hum ! hum !… Toinon ! (Toinon ouvre une fenêtre et parait sur la balcon.) Ah ! la voici !…


Scène III

BERNADILLE, TOINON, sur le balcon.
TOINON, furieuse.

Te voilà, pendard !

BERNADILLE, à part.

J’en étais sûr… elle est furieuse.

TOINON.

Te voilà, sacripant ! Te voilà, coureur ! D’où viens-tu’? Qu’est-ce que tu as fait pendant ces huit jours ?

BERNADILLE.

Je te le dirai quand tu m’auras ouvert la porte.

TOINON.

Vraiment ?… quand je t’aurai ouvert la porte ?… tu t’imagines que je consentirai encore à te recevoir !…

BERNADILLE.

Oui, Toinon, tu y consentiras… quand je t’aurai tout expliqué, tu y consentiras.

TOINON.

Jamais de la vie ! Tout ce que je peux l’aire, c’est de descendre, afin d’écouter l’explication.

BERNADILLE.

J’aimerais mieux te la donner dans ta chambre.