Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/167

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TOINON.

Moi, j’aime mieux l’entendre en plein air… attends-moi là…

BERNADILLE.

Toinon… ma petite Toinon…

TOINON.

Attends-moi là, te dis-je… je m’habille et je descends !…

Elle rentre et ferme la fenêtre.


Scène IV

BERNADILLE, seul.

J’aurais mieux aimé lui donner l’explication dans sa chambre, parce que dans sa chambre… j’aurais été en sûreté, tandis qu’ici… Les voilà ; mes deux escogriffes, les voilà… (Il se cache derrière un pilier. — Musique de scène. — Paraissent, arrivant l’un par la droite, l’autre par la gauche, Flammèche et Délicat. — Ils entrent rapidement, vont furetant dans tous les coins, se réunissent au milieu de la scène, et là, par gestes, s’interrogent, se consultent : ils n’ont pas trouvé, ils vont chercher encore. — Ils remontent, cherchent sous les piliers. — Bernadille, en serpentant derrière les piliers, réussit à leur échapper. — Ils redescendent en scène, se consultent encore une fois, se séparent brusquement, sortent en courant, l’un par la droite, l’autre par la gauche. — Dès qu’ils sont sortis, Bernadille reparaît, s’essuyant le front. — Épouvanté.) Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu !… C’est ma faute après tout !… Qu’est-ce que j’allais faire dans la conspiration de monsieur de… mais voilà ce qu’on gagne à fréquenter les grandes dames !… Il y a huit jours, je me trouvais à Sceaux, citez la duchesse du Maine… c’est moi qui la coiffe… Et, en attendant que madame la duchesse eût le temps de se faire coiffer, on m’avait fourré dans un petit cabinet. La porte en était