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- On peut êtr’malheureuse,
- On n’peut pas l’être autant :
- J’ai que j’suis amoureuse,
- Et qu’on m’prend mon amant !
II
- En vain j’creus’ma cervelle,
- Pour trouver quéqu’moyen ;
- Contre un’chos’si cruelle.
- Je cherche et n’trouve rien !…
- Quell’destinée affreuse !
- Quel horrible tourment !…
- J’ai que j’suis amoureuse,
- Et qu’on m’prend mon amant !
MARGOT.
Amoureuse… encore ?… Tu le seras donc toujours ?
TOINON.
C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’en empêcher : c’est si bon d’être amoureuse, c’est si bon !… et il me semble que toi-même…
MARGOT.
Je ne dis pas non, j’ai fait ma part… moi aussi, j’ai aimé ; moi aussi, j’ai souffert !… (Riant.) En ai-je assez fait, de ces bêtises, quand j’y pense !… (Riant.) Mais c’est fini, maintenant, complètement fini.
TOINON.
Moi, ça continue.
MARGOT.
Et qu’est-ce qui veut te le prendre, ton amant ?… c’est une femme ?…
TOINON.
Non, c’est le commissaire.
MARGOT.
Le commissaire ?…
TOINON.
Oui.