Page:Meilhac et Nuitter - Vert-Vert.pdf/82

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AIR :
–––––––––––Autrefois
––––––––––Sous les Valois,
––––––D’un air plus chaste que Diane
––––––Conduisant les nymphes des bois,
––––––Notre cour dansait la pavane
––––––Le front haut, l’épée au côté,
––––––Tout était grâce et majesté.
––––––Plus tard régna le menuet ;
––––––Ses révérences et ses passes
––––––De la politesse et des grâces
––––––Semblaient un élégant reflet.

Il danse.

–––––––––––Ah ! c’était
––––––––––Vraiment parfait.
–––––––Mais quoi, l’homme est ainsi fait
–––––––Qu’on voulut changer de note,
–––––––On inventa la Gavotte
–––––––Dont le rhythme, quoique gai,
–––––––Était encor distingué.

Il danse.

––––––––––Mais toute pente
–––––––––––Est glissante ;
–––––––A force de tout changer,
–––––––On alla chez l’étranger,
–––––––On importa l’Allemande,
–––––––Et bientôt la sarabande,
––––––––––Produit du sol
–––––––––––Espagnol.
–––––––Dans cette rage insensée,
–––––––Les choses suivant leur cours,
–––––––Bref, on en vient de nos jours
–––––––A danser la fricassée.
–––––––Entre les gouts d’à présent
–––––––Et ceux qui régnaient avant
–––––––Combien la distance est grande